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LA RÉALITÉ EST TRINITAIRE

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Evangile de Mathieu 28, 16-20

En ce temps-là les onze disciples se rendirent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.

Quant ils le virent, ils se posternèrent, mais quelques-uns eurent des doutes.

Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles :

« Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc: de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps. »

On pourrait bien dire que le "rythme" dernier du Réel est trinitaire: don – accueil – mouvement qui rend cela possible. Nous pouvons l'apprecier dans ses diverses manifestations. Et c'est ce qui arrive, par exemple, en respirant : nous recevons et nous donnons grâce au mouvement qui le fait possible.

En réalité, ce que nous appelons "trois moments" ne sont qu'une seule et unique réalité. Et de ce fait nous pouvons percevoir cela dans tous les niveaux de la réalité : un mystère de se recevoir et de s'offrir, dans le même mouvement.

Dans ce sens, l'intuition du maître Raimon Panikkar me semble sage, quand il parlait de la "réalité cosmothéandrique". Cosmos, humanité et divinité constituent les "trois moments », la "triple dimension" de la Réalité Une. De manière à ne pas pouvoir se donner l'une sans l'autre. Voilà où arrive l'Étreinte non-dual.

Dans la tradition chrétienne, si nous évitons le piège du dualisme mental, nous pouvons lire le mystère de la Trinité comme expresion de la Réalité Une et, en même temps, différente. C'est à dire, Trinité ce serait une autre manière de parler de Non-dualité.

Dans le symbole trinitaire, le Père c'est se Donner, et le Fils c'est se Recevoir et l'Esprit c'est le dynamisme qui fait possible aussi bien l'offre que l'accueil. Mais ce grand symbole chrétien ne se rapporte pas à "trois personnes individuelles" – le piège a été justement le fait de traduire "personne" par «individu » - mais à la Réalité totale.

Dans le mystère de la Trinité rien ne reste en dehors. D'où la sagesse de "l'intuition cosmothéandrique": le "Père" evoque la Source causante, qui n'est que se donner en permanence et se « vider » dans le Fils, qui est toute la réalité reçue (humaine et matérielle), quant aux « formes » dans lesquelles « se verse » constamment cette Source-là. « L'Esprit » est le Souffle qui, sans séparation, unit les deux « phases » de ce mouvement intemporel et éternel.

Dans ce sens, on peut parler de Dieu comme d'une « ex-tase » permanente. Plus qu'un substantif, Dieu est un verbe: un pur Se Donner et Se Recevoir, où tout (nous tous) est (nous sommes) inclu(s).

"Des Fils dans le Fils", tel que la théologie paulinienne souligne, nous tous faisons partie de ce mouvement trinitaire. En nous recevant constamment, nous réussissons aussi dans la mesure où nous nous donnons. Bien au contraire, quand nous nous fermons au dévouement, dans un mouvement d'appropriation. Et c'est justement cela qui emposionne notre vie.

Ce que nous recevons sans l'attacher fait croître notre espace intérieur, jusqu'à nous convertir en voie par où la Vie s'écoule, l'Esprit.

Quand, par contre, nous noous accrochons aux choses, aux idées, à la progre image, nous bloquons le processus même, et nous nous situons à l'encontre du « courant trinitaire » de la Reálité.

Apprendre à faire silence en nous –méditer- n'est que nous entraîner dans l'art de nous recevoir et de nous donner, d'accueillir et de lâcher.

Peut-être c'est pourquoi la (d'habitude) « première » pratique métitative n'est autre chose que la respiration consciente. À mesure que consciemment nous sommes attentifs à la respiration, notre esprit se tait, peu à peu il se fait l'unification entre esprit, corps et présent, tout en s'ouvrant un espace intérieur, oú nous reconnaissons notre identité la plus profonde.

Mais dans cette même pratique nous apprenons que la Réalité entière participe de ce même mouvement respiratoire de se recevoir et de se donner. Et ce que nous faisons, malgrè les distractions, pendant le temps de la pratique ira , progressivement, «se transmettant » au reste de notre vie et nous faisant vivre de plus en plus dans ce « mouvement trinitaire ».

Le Mystère de la Trinité –comme tout mystère, d'alleurs- ne veut pas être une "information" pour notre esprit, qui rapidement le change en une croyance objectivée (et à Dieu, en trois objets séparés), mais une évocation qui cherche à transcender notre esprit, et une invitation à vivre consciemment connectés au coeur même du Réel, sans aucune sorte de séparation.

Dans cette conexion, il se produit une expérience unifiante: du coup, nous nous enracinons dans notre vraie identité, et nous nous sentons unis à tout ce qui est. Au fur et à mesure que nous nous laissons atteindre par cette expérience et nous vivons connectés à elle, nous sommes en train de participer consciemment du Mystère de la Trinité.

Nous sommes habités, ou encore mieux, constitués par un espace intérieur (ampleur), intemporal et illimité, auquel nous pouvons accéder d'une manière immédiate et directe. Nous n'avons pas besoin de le chercher, puisque nous le sommes déjà. Nous ne pouvons le penser ni le délimiter parce que ce n'est pas un objet mental. Et seulement quand nous le sommes, nous le connaissons. C'est en lui où s'étreint tout le mystère du Réel.

En y accédant, nous reconnaissons notre identité profonde. Nous sommes le moi que notre esprit pense –et qui est uniquement une « idée du moi »-; nous sommes l'addition de nos pensées, nos souvenirs, nos proyets, nos sensations, nos sentiments, nos souhaits, nos besoins, nos peurs, nos désirs, nos aspirations... Nous sommes le moi qui « réagit » selon ce qui lui arrive de l'extérieur ou du propre psychisme ... Nous sommes ce même Espace-là, au coeur duquel tout ce que je viens de nommer ne sont que des objets qu'il contient et à travers lesquels, en ce moment, il s'exprime.

Mais je voulais insiter sur le fait que, si nous perdons le contact ou nous bloquons cet espace avec nos besoins, nos peurs ou nos pensées réductrices, nous nous trouverons enfermés dans le labyrinthe d'une fausse identité, d'une authentique impasse.

Il arrive quelque chose de pareil quand nous nommons ou nous nous référons à cette Reálité comme « Dieu ». Dieu est le nom que les religions donnent à cet Espace (ampleur) qui nous habite et nous constitue, c'est pourquoi notre fond dernier n'est pas différent du Principe divin.

Or, si "j'occupe" cet espace illimité avec les noms que mon esprit lui attribue, avec mes idées ou mes coryances religieuses au sujet de Dieu, et je les absolutise, il peut arriver que mes paroles sur Dieu m'empêchent de lui laisser de l'espace. Ainsi, je serai si plein ou "occupé" par mes croyances que j ene laisserai d'espace pour que Dieu sois en moi. Je resterai avec le mot " Dieu" -et même je pourrai me croire très "religieux"-, mais je serais déconnecté de l'expérience.

Je crois que c'est ce qui arrive quand des personnes religieuses font du mal au nom de Dieu: elles n'agissent pas à partir de Dieu –mêmes si elles le proclament-, mais dès "leur" idée ou caricature de Dieu.

Quand nous laissons Dieu être Dieu en nous, il ne peut surgir de là rien d'autre qui ne soit unification et unité, équanimité et bonté.

Dans cet espace intérieur (ampleur) que nous sommes, nous nous reconnaissons –auprès des tous les êtres- "baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit". Ainis l'a perçu Mathieu, bien qu'il l'a restreint à un rite particulier.

Être "baptisés" dans la Trinité n'est autre chose qu'être inserés dans ce mouvement universel d'interrelation de tout, régi par le Se Donner et Se Recevoir en permanence.

C'est l'Unité à laquelle Jesús se réfère, comme "En-manuel": "Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps ». Nous tous nous sommes en tous, dans l'Espace (ampleur) un et partagé, dans lequel se déroule le déploiement trinitaire.

Et dans cet Espace (ampleur) que nous sommes, chacun trouve son chemin, le chemin inédit auquel se référait le poète León Felipe:

"Personne n'est allé hier

ni va aujourd'hui,

n'ira demain

vers Dieu

par ce même chemin

où je marche.

Pour chaque homme le soleil

garde un nouveau rayon de lumière...

et Dieu un chemin vierge".

Traducción de María Ortega

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